Le play-off de Romain Langasque, moment le plus fort vécu par les champions d’Europe
Rentrés chez eux épuisés mais heureux, des souvenirs plein la tête après une folle semaine en Écosse, les nouveaux champions d’Europe Boys ont posé les clubs pour quelques jours. Certains pour un break bien mérité avec au programme bains de mer et soirées entre amis, d’autres pour entamer les révisions du baccalauréat qu’ils passeront en septembre entrecoupées de moments de détente au bord d’une piscine ou sur un terrain de foot, et pour Victor Veyret, le championnat de France des moins de 17 ans à Rebetz avec son club de Chantilly avant un voyage à Hambourg pour l’European Young Masters.
Interrogés sur le moment le plus fort émotionnellement de la compétition, la plupart d’entre eux ont classé spontanément en premier le play-off de Romain Langasque contre l’Italien Federico Zucchetti. À commencer par le principal acteur de ce mélodrame.
Très déçu après son 84 du premier jour de qualification, l’Azuréen s’est accroché et a su rebondir en se servant de cette mauvaise partie pour décupler sa motivation.
« Je me suis retrouvé 3 down après trois trous, raconte-t-il. Il a réussi deux birdies et j’ai concédé un bogey. Ensuite, nous avons partagé tous les trous jusqu’au 11. Puis, j’ai commencé à combler mon retard en rentrant 7m au 12 (2 down), en faisant un par et lui un bogey au 13 (1 down) et en mettant une ficelle de 20m pour eagle au 14 pour revenir square. J’étais chaud bouillant au putting. Au 15, je lui ai donné le trou et je suis repassé 1 down. Au 16, il a pris trois putts. A partir du 17, tout le monde m’a rejoint et « Nico » m’a caddeyé. Sur le dernier trou, j’ai tapé un mauvais wedge et me suis laissé un putt de 10m. Lui se trouvait à 4m. Ma balle s’est arrêtée à quelques centimètres du trou et lui a loupé le putt pour la gagne. Au premier trou de play-off, j’ai rentré 8m pour rester en vie. Sur le deuxème, j’ai manqué 5-6m pour birdie et lui a mis 2m pour sauver son par. Et, au 3, j’ai planté un coup de fer 7 à 4m. Lui était à 7m. Il a raté et j’ai enquillé le putt pour arracher le point de la qualification pour la finale. Tout le monde m’a sauté dessus en hurlant. C’était énorme car j’étais passé par toutes les émotions durant ce match. »
Après son match, Pierre Mazier a couru rejoindre Romain Langasque alors qu’il terminait le 18. « Sur chaque coup, nous avions des frissons, indique le Varois. Au 1, nous avons cru qu’il allait perdre. Puis, au 2, qu’il allait s’imposer. Et quand il a rentré le putt du 3, nous nous sommes précipités vers lui pour l’étreindre. C’était fou, incroyable ce qu’il venait de se dérouler sous nos yeux. Des moments vraiment inoubliables. »
Joris Etlin n’a rien manqué de ce play-off salvateur. Le lendemain, en finale, il a apporté un point important à l’équipe en remportant son match le Norvégien Kristian Johanssen : « Après la perte des deux foursomes, nous savions que nous n’avions plus droit à l’erreur et que nous devions prendre quatre des cinq simples. Ce fut une grosse satisfaction de m’imposer 3/2 en gérant parfaitement la pression. Tout le travail de préparation mentale accompli avec Jean Fournier m’a beaucoup aidé en simple comme en double. J’ai senti que j’avais franchi un palier. »
Paul Elissalde, aussi, n’est pas près d’oublier les longs putts de Romain Langasque dans le play-off victorieux contre Federico Zucchetti. Ni ses deux succès en foursome avec Victor Veyret dont celui contre les Italiens remporté au 22e trou : « Nous avons pris le green en deux et réussi un birdie, précise-t-il. Eux ont fait le par. »
« Le play-off de Romain a été super stressant, confie Victor Veyret. Ce fut énorme. Du reste, la demi-finale a été plus forte émotionnellement que la finale. De plus, je ne l’ai pas jouée. J’ai caddeyé et ce n’est pas pareil. J’ai vécu de grands moments avec Paulo en double, notamment contre les Italiens. Nous savions que Romain et Nico avaient gagné le leur. Si nous donnions un deuxième point à l’équipe, l’après-midi serait moins compliquée. Au 16, j’ai expédié ma mise en jeu dans les «foins». Paulo a effectué un bon chip à 6m. J’avais un putt en descente, droite-gauche. La balle a tourné puis est arrivée morte au trou. Elle est restée en suspension avant de tomber pour partager. Au troisième trou du play-off, Paulo nous a encore sauvé la mise. J’ai tapé le deuxième coup dans les chachis et lui a rétabli la situation par un chip donné. Nous avons bouclé le play-off par un birdie. C’était un vrai soulagement. »
Cadet de Romain Langasque pendant le play-off, Nicolas Manifacier en a été un spectateur privilégié de cette fin de partie cruciale : « Cédric (Menut) était présent aussi et le conseiller sur les zones et les trajectoires, explique Nicolas. Moi, j’essayais de le détendre car il était stressé. » Lui aussi l’a été à son tour sur la fin de son match contre Kristoffer Ventura en finale. Là encore, une partie décisive puisque la France et la Norvège étaient à égalité 3 à 3.
« Je menais 3 up au départ du 12 et il a aligné trois birdies d’affilée pour égaliser, déclare « Nico ». Cédric m’a rejoint et m’a dit que tous les autres étaient up et qu’il me fallait m’arracher. J’ai mis un coup de fer 9 à moins d’un mètre au 15 et j’ai repris l’avantage (1 up) que j’ai conservé jusqu’au bout. Au 16, j’ai loupé ma mise en jeu mais derrière j’ai mis mon chip donné. Sur le trou suivant, j’ai eu 4m pour conclure et j’ai raté le putt. Sur le dernier, il me restait un putt de 8m pour birdie. Ma balle s’est arrêtée à moins d’un mètre. Après avoir loupé son putt de 3-4m, il m’a donné le trou. Et tous se sont précipités sur moi. J’étais vraiment content d’avoir bien géré cette fin de partie. J’étais transcendé, à fond dedans. Je n’ai pas éprouvé le moindre doute et c’est en ça que j’ai pu percevoir mes progrès grâce au travail réalisé avec Jean Fournier. »
Un autre challenge l’attend désormais, réussir son baccalauréat.
STALTER SOPHIE
17 juillet 2013 @ 10:02
SINCERES FELICITATIONS A CETTE BRILLANTE EQUIPE !