La semaine de toutes les émotions pour Cyril Gouyon et ses Boys
Championnat d’Europe Boys au Murcar Links Golf Club (du 9 au 13 juillet 2013).
Saisi par l’émotion de voir « ses » six garçons remporter le titre européen, Cyril Gouyon a versé une grosse larme après le dernier simple victorieux offrant à la France une médaille d’or après laquelle elle courait depuis vingt-cinq ans.
Des frissons, l’entraîneur des jeunes tricolores en avait ressenti tout au long d’une semaine épuisante nerveusement car jalonnée de mésaventures. Mais, rien de comparable avec ce qu’il venait d’éprouver durant les simples de la finale face aux Norvégiens.
« J’ai découvert le véritable potentiel de cette équipe au cours de cet après-midi là, déclare-t-il. Ce fut émouvant, impressionnant même à suivre car nous étions spectateurs. Tous déployaient une incroyable intensité sur chacun de leur coup. Ils visualisaient leur trajectoire de manière presque obsessionnelle. Leur regard faisait presque peur. C’était proprement magnifique. »
Comme le final, presque théâtral, du match entre Nicolas Manifacier à Kristoffer Ventura, le n°1 norvégien. « Nico » a parfaitement géré sa fin de partie, poursuit Cyril Gouyon. Il menait 1 up au départ du 18. Kristoffer a effectué un push slice qui aurait dû le condamner. Mais, sa balle a fini sur l’un des fairways du parcours jouxtant celui de Murcar. Il a tapé un coup de wedge qu’il a planté à 3m du drapeau. Nicolas avait atteint le green et arrêté sa balle à 8m. Il a putté et s’est mis à moins d’un mètre. En rentrant le sien, Ventura pouvait égaliser et pousser Nico au play-off. Sa routine a duré longtemps. »
Pendant ce temps-là, Pierre Mazier et Joris Etlin, vainqueurs de leur simple, avaient rejoint le staff français sur la pointe des pieds pour ne pas déconcentrer leur partenaire.
« La balle de Kristoffer a touché le bord du trou mais n’est pas tombée, ajoute le coach des Boys. Grand seigneur, le Norvégien s’est avancé, a ramassé sa balle puis la marque de Nicolas et lui a donné le trou et le match. Tout le monde était rassemblé autour du green du 18 et a explosé de joie. Notre rêve était devenu réalité en une fraction de seconde. Je suis très fier de ce que j’ai vu. Ce sont de futurs champions car tous se sont transcendés. Ils se sont comportés en super professionnels, se sont investis à fond dans ce projet. Que pouvais-je espérer de plus exceptionnel que d’assister au succès de six garçons avec lesquels je travaille au quotidien depuis des années ? »
Ce titre, ils l’ont construit tous ensemble en participant au St Andrews Links, au British, au Brabazon Trophy ainsi qu’au stage de préparation physique mis sur pied par Bastien Mélani à Antibes : «Ce groupe était prêt pour affronter n’importe quelles conditions, affirme Cyril Gouyon. Le travail accompli avec Jean Fournier leur a aussi permis de parfaitement gérer le stress. Et ceux qui ont senti leurs limites dans les moments cruciaux ont pris conscience de l’importance capitale de la préparation mentale. L’énorme différence avec les autres nations se situe dans notre mode de fonctionnement. Le système des Pôles mis en place par la FFG nous procure une proximité avec les joueurs dont aucune autre nation ne bénéficie. Nous vivons toute l’année avec eux et, dans les grands tournois, les compétitions internationales par équipes, notre connaissance des joueurs et notre complicité constituent des avantages indéniables. Elles sont de nature à les rassurer en de telles circonstances. Prenons l’exemple de Romain (Langasque). Il a touché le fond lors du premier tour de la qualification. Mais, il a accepté d’entreprendre un gros travail technique dès la fin de sa partie pour trouver des solutions. Il n’y a que notre système qui puisse le permettre. Dans les autres pays, les entraîneurs ne voient leurs joueurs que lors de ces rendez-vous.»
Les Boys et le staff de l’équipe de France ont ensuite fêté ce titre européen simplement, en toute amitié et sans exubérance. Peut-être ressentaient-ils au fond d’eux-mêmes un brin de nostalgie car ce championnat d’Europe marquait la fin d’un cycle avec les départs du Pôle France Jeunes de Nicolas Manifacier et Romain Langasque.
Mais, des liens indéfectibles et des souvenirs inoubliables les unissent désormais à jamais.