Une déception proportionnelle aux ambitions de l’équipe de France
Championnat du monde dames au Gloria Golf Club (du 27 au 30 septembre 2012)
Joueuses, entraîneurs, capitaine et tous ceux ayant rejoint l’équipe de France dames en Turquie étaient dépités hier soir lors de la cérémonie de clôture de ce championnat du monde par équipes. En voyant les Coréennes du Sud, les Allemandes ou encore les Finlandaises recevoir leur trophée et médailles, tous se sont remémoré le film de la dernière journée durant laquelle ils ont cru à l’exploit au terme des neuf premiers trous de Perrine Delacour (- 5) et Céline Boutier (- 1), avant de déchanter.
« Au plus haut niveau, quelle que soit la discipline ou la compétition, il faut être au top le jour J, rappelle Karine Mathiot. Après, au fur et à mesure que le tournoi se déroule, ça devient de plus en plus compliqué. »
L’énorme déception engendrée par la neuvième place est proportionnelle aux attentes et espoirs placés en cette jeune équipe manquant, certes, d’expérience dans une épreuve à laquelle Shannon Aubert, Céline Boutier et Perrine Delacour participaient pour la première fois, mais certainement pas de qualité. Les résultats des trois joueuses, cette saison, en attestent.
« Le soir du premier tour, au cours d’un débriefing musclé, je leur ai dit que si le championnat du monde se gagnait au mérite, elles figureraient à l’une des trois premières places compte-tenu de leur niveau intrinsèque de performance, déclare Édouard Bréchignac. Or, ce n’est pas le cas. C’est juste du sport de haut niveau et elles n’ont pas été au rendez-vous. »
Elles n’ont pas compromis leurs chances de victoire, leur objectif avoué, ou de podium lors du premier tour bouclé dans le par (144) comme les Coréennes (1ere), les Allemandes (2e) ou les Australiennes (3e). Il leur a manqué un score très bas, à l’image de celui réalisé par les nouvelles championnes du monde (136, – 8), le deuxième jour, ou les Allemandes et les Finlandaises (137), le dernier.
Car, contrairement à leurs adversaires, les Françaises n’ont jamais évolué à leur meilleur niveau ensemble. Céline Boutier a porté l’équipe à bout de bras au cours des deux premières journées en signant deux cartes sous le par (71 et 69). L’incapacité de Perrine Delacour et de Shannon Aubert de hausser leur niveau de jeu à la hauteur du sien a eu pour conséquence de mettre une énorme pression sur les épaules de la n°1 française qui a flanché au dernier tour (74).
« Elles ne se sont jamais complétées, poursuit Édouard Bréchignac. Quand Céline jouait sous le par, les deux autres scoraient au-dessus. Il a fallu trois tours à Perrine pour véritablement entrer dans la compétition. L’électrochoc s’est produit sur le 13 où elle a raté un petit putt au troisième tour. A ce moment-là, elle est sortie de ses gongs et a aligné trois birdies d’affilée. »
A la lecture des cartes de la n°2 française, le constat est édifiant : + 5 sur les 45 premiers trous et – 7 sur les 27 derniers ! « C’est hallucinant, poursuit son entraîneur. Elle a réagi quand elle a eu la tête sous l’eau. Perrine et Céline doivent encore s’affirmer comme les championnes qu’elles veulent devenir. Ce sera l’un de leurs axes de travail à l’avenir. » Toutes les trois sauront tirer profit de cette expérience unique.
Céline Boutier et Shannon Aubert ont rejoint les États-Unis. Perrine Delacour partira mercredi en Floride pour disputer le « stage 2 » des qualifications de la LPGA au Plantation Golf & Country Club à Venice (du 9 au 12 octobre). Elle y retrouvera Isabelle Boineau.