Les six Boys partagés entre amertume et satisfaction
Championnat d’Europe Boys au Lidingö Golf Club (du 10 au 14 juillet 2012)
Avec le recul, avoir été battus (5/2) en quarts de finale par les Suédois, sacrés champions d’Europe sur leurs terres, en perdant deux simples au 18 et un au 19e trou a légitimement laissé un goût amer aux Boys français venus en Suède pour décrocher la médaille d’or.
Après leur huitième place à la qualification, Cyril Gouyon, Cédric Menut et François Dubrule avaient imaginé une stratégie pour rencontrer les Italiens en quarts de finale. Or, dans la nuit, ils ont appris qu’ils affronteraient les Suédois, finalement deuxièmes après la rétrogradation des Espagnols à la neuvième place à cause de la disqualification d’un joueur en possession de quinze clubs dans son sac. Pas vraiment idéal pour se préparer à quelques heures des premiers départs. Il a fallu se réorganiser au sein de l’équipe de France.
Ayant bouclé les foursomes à égalité, Romain Langasque avait apporté le deuxième point à son équipe. Derrière lui, Kenny Subregis (1 up au départ du 18) et Julien Marot (1 up au départ du 17) semblaient s’acheminer vers une victoire jusqu’à ce qu’un grain de sable ne vienne gripper la machine et n’inverse la situation à l’avantage des Scandinaves.
Éliminés de la course au titre, certains d’entre eux ont eu du mal à demeurer motivés pour aller chercher la cinquième place. L’équipe l’a obtenue pour atténuer un peu l’énorme déception engendrée par la défaite en quarts.
Les uns et les autres ont dressé le bilan de leur championnat d’Europe. Tous sont partagés entre amertume et satisfaction.
Cinquième de la qualification (141), Pierre Mazier a pris sa revanche sur l’Irlandais Robin Dawson hier pour permettre à sa sélection de revenir au score (2-2) : « Le championnat s’est bien terminé pour nous avec deux succès contre l’Irlande et la Norvège. Mais nous étions venus pour gagner et ne pas monter sur le podium a été une grosse désillusion. La journée de jeudi a été terrible avec l’annonce du changement d’adversaire à 5 heures du matin. La pénalité pour jeu lent nous a fait très mal aussi et au final, ça ne s’est pas joué à grand-chose. C’est d’autant plus rageant. Pour ma part, je suis content de ma 5e place en qualification. Grâce à ma bonne carte (69), j’ai ramené l’équipe parmi les huit premières. J’ai été battu dans mes deux premiers simples à cause d’un mauvais début de partie à chaque fois. Mais je me suis accroché pour aller au bout. »
Redoutable match-player, Julien Marot a offert le point de la victoire à son équipe contre l’Irlande après cinq trous de play-off : « J’avais pris l’avantage puis Alex Gleeson a enchaîné les bons coups pour revenir square. « Nico » m’a caddeyé à partir du 15. Je m’en suis bien sorti. C’est bien d’avoir gagné nos deux derniers matches mais ça n’efface que partiellement la déception du quart de finale. Moi, je n’étais pas au top physiquement. Le kiné m’a bien remis d’aplomb. Ce fut une super expérience. J’aime les compétions par équipes car on y vit toujours des moments forts. Et maintenant, place aux révisions du bac. »
Nicolas Manifacier a raté sa qualification. Pas retenu pour le quart contre les Suédois, il a remporté les deux foursomes associé à Julien de Poyen. « J’étais dépité de ne pas jouer contre la Suède et triste que l’équipe se soit inclinée. Mais j’avais loupé les stroke. Pourtant, j’avais effectué de bonnes reconnaissances. Je ne tapais pas bien sans ressentir davantage de pression que sur un autre tournoi. J’ai passé quelques heures au practice et j’ai été plus performant lors des foursomes. C’était ma première participation au championnat d’Europe. Je reviendrai plus confiant l’an prochain. Enfin, si je suis sélectionné. »
Comme tous ses partenaires, Julien de Poyen espérait ramener une médaille d’or de son voyage à Lidingö : « Nous l’avions tous en tête d’autant que l’équipe de France n’a plus obtenu le titre depuis 1988. Les Suédois ont été très forts physiquement et golfiquement. Ils connaissaient parfaitement le parcours et ont appliqué une bonne stratégie. Malgré leurs atouts, nous avons été tout près de les battre. Après une qualification assez moyenne, j’ai ramené deux points en foursome avec « Nico ». J’ai bien géré la pression pour mon premier championnat d’Europe et ces deux doubles pas faciles. Je vais rentrer chez moi à Goyave en Guadeloupe pour réviser mon bac. »
Romain Langasque n’était pas dans une bonne semaine. Leader de cette équipe de France avec son ami Kenny Subregis, l’Azuréen n’a pas vraiment répondu aux attentes de son staff : « J’ai été pénalisé par un mauvais driving. J’ai donc mal géré les par 5. Heureusement, mon jeu de fers m’a permis de sauvé les meubles et mon wedging a été excellent. J’ai essayé de donner le meilleur de moi-même. J’ai réussi à prendre deux points contre les Suédois, l’un en double avec Kenny et l’autre en simple. Après notre élimination en quarts, il a été difficile de trouver la motivation. J’ai eu du mal à revenir dans mes parties quand j’ai été mené. Pourtant je voulais gagner mais en golf, on n’y parvient pas toujours. »
Fort de son expérience et de sa médaille de bronze obtenue l’an dernier en République Tchèque, Kenny Subregis s’est situé assez loin de son meilleur niveau : « En qualification, j’ai abandonné trop de points sur ce parcours en commettant des doubles sur le par 5. Mon jeu n’a pas été terrible et j’ai fait de mauvais choix. Sur mon simple contre les Suédois, j’ai pas mal de regrets car je menais 1 up au départ du 18. J’ai réussi sept birdies mais accumulé les conneries. Face aux Norvégiens, j’ai remporté le dernier simple pour le gain de la rencontre. »
Le championnat d’Europe est déjà derrière eux. Les Boys vont passer à autre chose, aux Internationaux de Hollande pour Kenny Subregis, aux révisions du baccalauréat pour certains autres avant de se retrouver rassemblés au British Boys au début du mois prochain.