Ariane Provot a réussi à chasser ses doutes pour réaliser son rêve

L’an dernier, Ariane Provot avait renoncé au dernier moment à se présenter aux pré-qualifications des cartes du Ladies European Tour. Se posant pas mal de (bonnes) questions, elle avait préféré repartir pour une dernière saison chez les amateurs pour passer (et réussir), grâce à son statut de joueuse de haut niveau, son Brevet professionnel afin d’assurer ses arrières.

Pourtant, après la coupe Gaveau au mois d’août dernier, la Messine a failli ne pas s’inscrire aux cartes et faire une croix sur son rêve de petite fille. Elle a traversé une période de doute : « Je me suis dit : est-ce que tu vas y arriver, déclare-t-elle. Je vais plutôt m’orienter vers l’enseignement car j’aime ça et je me sens apte à transmettre ce que j’ai appris. Je disputerai quelques Pro-Am et peut-être des tournois grâce à des invitations. »

Alexis Lamboult caddeyera Ariane Provot durant les pré-qualifications du LET.

Mais, avant de prendre une décision d’une telle importance, elle a consulté ses parents : « Ce sont eux qui me connaissent le mieux et ils m’ont réconforté, poursuit-elle. Alexis (Lamboult), ses parents et de nombreux amis m’ont poussée à me lancer en arguant que je n’avais rien à perdre et que si je n’essayais pas comment saurais-je si ça peut marcher ou pas. Aussi, je vais donner le meilleur de moi-même car j’ai envie de réussir. »

Tous ces avis ont répondu à ses interrogations et l’ont aidée à vaincre ses appréhensions. Ariane a envoyé son inscription pour les cartes du LET le 19 septembre. Elle a donc franchi le pas et mis un terme à une belle carrière amateur jalonnée de quatre titres de championne de France : celui des benjamines en 2005 au Golf National, des cadettes en 2009 au Touquet, des dames l’an dernier au Bossey au 37e trou d’une finale à suspense, sans oublier les Internationaux de France de foursome mixte avec son frère à Esery en 2011.

« Je conserve de nombreux autres beaux souvenirs de toutes ces années, reconnaît-elle. A commencer par mon quart de finale au British Amateur l’an dernier avec Steeve, un cadet de Carnoustie, recommandé par Justine Dreher, que mon club de Toulouse Vieille m’avait permis de prendre pour la durée du tournoi. Mes deux participations au championnat d’Europe par équipes ont été formidables. J’ai vécu deux semaines intensives durant lesquelles chaque coup était d’une importance capitale pour l’équipe. Il régnait une super ambiance. Mes cinq Golfer’s avec mes partenaires de Toulouse ont été géniales. Je suis heureuse d’avoir appartenu à l’équipe ayant obtenu le meilleur résultat de l’histoire du club dans cette compétition (demi-finaliste en 2012 à Chantilly). Ma participation à l’Open de France 2012 à Chantaco m’a donné une belle satisfaction doublée d’une expérience enrichissante aux côtés des proettes. »

Cet été, Ariane a disputé son dernier championnat d'Europe par équipes en compagnie de Manon Gidali et Inès Lescudier.

Mais, avant de s’aligner au départ de ces grands tournois internationaux, Ariane Provot avait commencé dans le club de Metz Cherisey en compagnie de Christophe Estermann : « C’est lui qui m’a motivé à fond, se souvient-elle. Et lorsque l’opportunité d’intégrer le Pôle France s’est présentée, il m’a incitée à la saisir. À 15 ans, j’ai donc quitté Metz, ma famille et mes amis, pour rejoindre Toulouse. Il m’a fallu m’adapter à un nouveau rythme, beaucoup plus soutenu, avec des entraînements quotidiens, des cours, à l’exigence des entraîneurs. Ca n’a pas été facile car il fallait tout le temps assurer, scolairement et sportivement. Parfois, j’avais envie de poser le cerveau mais les occasions étaient très rares. »

Aujourd’hui, l’ancienne élève de Christophe Estermann va entamer une seconde carrière, professionnelle celle-là. Elle s’y prépare depuis quelque temps déjà à Biarritz, son nouveau camp de base. Ariane consacrera les dernières semaines la séparant encore de la compétition à s’entraîner, techniquement et physiquement, et à multiplier les parcours. Elle s’envolera pour le Maroc le 29 novembre en compagnie d’Alexis Lamboult, son compagnon et cadet pour cette épreuve : « Cette année, il y aura trois pré-qualifications organisées. Je jouerai celle du 5 au 8 décembre sur le parcours rouge de Dar Es Salam à Rabat », conclut-elle. Si elle se qualifie, elle se rendra alors à Marrakech pour la finale des cartes ayant pour cadre les parcours d’Al Maaden et de Samanah.

Cette ultime étape au Maroc lui ouvrira peut-être les portes du Ladies European Tour afin de réaliser son rêve.