Roger Cotton a rejoint le paradis des golfeurs
Lui qui avait enseigné pendant plusieurs décennies à Crans-sur-Sierre, il est parti sur la pointe des pieds à l’âge de 90 ans pendant l’Omega European Masters.
Roger Cotton avait côtoyé les plus grands au cours d’une carrière professionnelle débutée à 19 ans au tournoi du Mont Agel à Monaco et noué de solides amitiés avec quelques-uns d’entre eux parmi lesquels le Sud-Africain Gary Player rencontré lors des nombreuses participations de l’Aixois à la coupe du monde.
Il y a quelques mois, à l’évocation de son nom cité par Alexis Antioco, l’immense champion, vainqueur de neuf tournois du Grand Chelem, avait versé une petite larme. Si la triste nouvelle de la disparition de son ami français arrive jusqu’à lui à Johannesburg, il risque d’être saisi par l’émotion comme toutes celles et tous ceux qui ont connu Roger Cotton.
Enseignant émérite au Golf Club d’Aix-Marseille où il avait succédé à son père, Jacques, il a consacré sa vie à ce sport. Il n’avait pas son pareil pour déceler les champions en herbe. Lors de ses dernières années d’enseignement, il avait pris en charge les plus jeunes joueurs de l’école de golf qu’ils récompensaient par des brassées de bonbons à chacun des exercices ludiques réussis.
En leçon particulière, il excellait dans l’art de détendre ses élèves par un bon mot ou une blague. Aux débutants, il lançait souvent : « Ne vous inquiétez pas. Au golf, ce sont les cinquante première années qui sont difficiles. » Lorsqu’il en croisait un sur une aire d’entraînement, il lui glissait un conseil sur la manière efficace d’exécuter un chip roulé. Un jour, il a interpelé l’un d’entre eux qui s’exerçait dans un bunker : «Pourquoi t’entraînes tu dans le sable, mieux vaut éviter les obstacles sur un parcours».
Roger Cotton a rejoint le paradis des golfeurs, là où son épouse Simone l’attendait depuis quelques années déjà, comme elle le faisait le mercredi après-midi pendant l’école de golf.
Dommage qu’il n’ait jamais souhaité coucher sur le papier tout ce qu’il avait vécu comme joueur puis enseignant et ainsi laisser une trace de son passage sur les parcours. Par modestie, sans doute. Adesias « Papy » Roger.
A Patrick et Bernard, ses fils, à ses petit-enfants, nous adressons nos plus sincères. Ses obsèques se dérouleront mardi à partir de 16 heures aux Milles.