Mathieu Decottignies-Lafon repart pour une saison chez les amateurs
Durant l’interminable voyage de retour en voiture depuis l’Autriche, Mathieu Decottignies-Lafon a disposé de tout le temps nécessaire pour évacuer sa déception, se poser les bonnes questions et envisager son avenir.
Il a toutefois attendu d’en parler avec Laurent Cabanne, son coach depuis le début de l’année, pour prendre sa décision : « Je repars pour une saison chez les amateurs, lance-t-il. Mais, avec de nouvelles ambitions et un autre calendrier davantage axé sur les compétitions internationales. Cette année, par manque de moyens, je n’ai disputé que six tournois à l’étranger pour quinze en France. C’est bien à seize ans. Ca l’est beaucoup moins à 20 surtout quand tu as l’intention de passer pro. Aussi, je vais me mettre en quête rapidement de sponsors pour me permettre de disposer d’un financement suffisant pour jouer hors de France. »
Septième joueur français à la fin de l’année dernière, « Decott » figure dans le top 10 ou très près depuis plus de deux ans. Cette saison, il a remporté les Grands Prix de Limère, de Saint-Germain et du Dolce Chantilly et il espérait aborder les cartes européennes avec plus d’atouts et de confiance qu’en 2012. À – 7 après trois tours, il a loupé la dernière marche vers les PQ2 : « Mon putting n’a pas été à la hauteur de celui des qualifiés, déclare le joueur de Bondues. Pour le reste, je n’ai rien à leur envier. Mais, je dois aussi progresser mentalement. J’ai un an devant moi pour y arriver. »
Pour Laurent Cabanne, le putting de Mathieu n’est pas le seul responsable de son échec en Autriche : « Avec un total de 209 (- 7) après les cinquante-quatre premiers trous, il avait le jeu pour assurer un dernier tour dans le par et se qualifier, commente-t-il. Mentalement, il a dû se produire quelque chose. Comment expliquer autrement son passage de – 7 après trois tours à + 7 sur un seul ? Il faut qu’il travaille son jeu de fers. Son contact de balle n’est pas assez bon et il manque de précision sur ses attaques de green. Son driving s’est bien amélioré. Il a gagné en distance. Nous avons décidé de nous voir plus régulièrement, surtout cet hiver. Il viendra à Moliets en décembre puis, ensuite, nous partirons en Floride, à Lake Nona, un parcours sur lequel s’entraînent Justin Rose, Graeme McDowell et d’autres. C’est toujours très instructif de les voir à l’entraînement. Il disputera la Jones Cup en janvier. Pour ce qui est de son futur calendrier, tout dépendra de son budget. »
Mathieu Decotignies-Lafon n’ignore pas, non plus, qu’en 2014 se dérouleront les championnats d’Europe et du monde auxquels il aimerait bien participer. Pour être retenu en équipe de France comme en 2012 à l’occasion de l’European Nations Championship remporté avec Édouard España, Adrien Saddier et Kenny Subregis, il lui faudra de nouveau convaincre les sélectionneurs par ses résultats.