Marie Fourquier accède au LET deux ans après son premier Grand Prix
Marie Fourquier a vécu une fin d’année pleine d’émotion. Avec quatre jours d’avance sur Noël, elle s’est offert le plus beau cadeau : sa carte du Ladies European Tour, acquise de haute lutte sur les parcours de Samanah et d’Al Maaden.
Avant même d’entamer sa deuxième saison de compétition chez les amateurs, la Montilienne s’était fixé pour objectif prioritaire de disputer une session des pré-qualifications des cartes du LET en octobre au Maroc. Vainqueur du Grand Prix du Cap d’Agde et deuxième à trois reprises à Barbaroux, Lyon et Aix-le-Bains, elle a donc poursuivi sa progression et ses séances d’entraînement avec son coach, Olivier Chabaud : « Au fur et à mesure que je me rapprochais de la pré-qualification à Dar Es Salam, mon jeu devenait de plus en plus solide, précise Marie. Mentalement, j’étais capable de mieux gérer mes parties grâce au travail de sophrologie et d’imagerie entrepris avec un préparateur mental. Même si j’appréhendais un peu cette première échéance à cause du peu de cartes sous le par signées durant ma saison, il était hors de question de renoncer à passer les cartes ou de remettre ça à l’année prochaine. »
Marie Fourquier a donc traversé la Méditerranée à destination de Rabat et du difficile parcours de Dar Es Salam : « Les fairways sont très étroits et bordés d’arbres, indique-t-elle. Le moindre coup raté est pénalisé. » Un bon troisième tour dans le par lui a permis de se positionner correctement et d’aborder le dernier un peu plus sereinement pour tenir le score. Au final, elle s’est classée à la 24e place avec un total de 306 : « J’en suis ressortie très contente d’avoir été capable de me qualifier pour la finale et encore plus motivée », confie-t-elle.
De retour en France, elle a disposé de six semaines pour peaufiner son golf et améliorer ses points faibles révélés au cours des quatre tours à Dar Es Salam : « Ce fut un avantage par rapport aux filles ayant enchaîné directement la deuxième session et la finale, ajoute-t-elle. J’ai revu Olivier et nous avons bossé de nouveau sur les bases, le petit jeu et le putting. Je souhaitais minimiser au maximum les erreurs de club. Elles m’avaient pas mal pénalisée à la pré-qualification. Je devais absolument améliorer mes profondeurs. »
À la mi-décembre, Marie Fourquier est repartie pour le Maroc, en compagnie de Sébastien Clément, le cadet de Gwladys Nocera, de retour de Dubaï où il venait d’être désigné cadet de l’année du Ladies European Tour : « Etant du club de La Valdaine comme moi, je connais Sébastien depuis longtemps, déclare-t-elle. Il avait gentiment accepté de me caddeyer à l’occasion de la finale. Nous avons découvert les deux parcours de Samanah et d’Al Maaden. Je les ai reconnus avec Ariane Provot et Lucie André. J’ai préféré celui de Samanah sur lequel j’ai débuté la compétition. J’étais très tendue et j’ai totalement raté mon départ. Je n’ai pas trop mal joué (75) mais très mal putté. »
La deuxième journée à Al Maaden a été encore plus difficile et s’est conclue par un 79 la situant à la 100e place : « Elle a été catastrophique, avoue-t-elle. J’ai enchaîné deux doubles stupides. Je ne prenais aucun plaisir sur le parcours. Je ne jouais pas les coups et n’acceptais pas les mauvais. Sébastien m’a un peu secouée au terme de la partie. Il m’a dit : maintenant, il va falloir jouer au golf. Mon ami m’a rejoint et nous avons passé une bonne soirée avec Ariane Provot et Alexis Lamboult. »
Au pied du mur, Marie Fourquier a entamé le troisième tour avec le couteau entre les dents. Elle a attaqué tous les drapeaux et pris seize greens en régulation : « Je n’avais pas le choix, reconnaît-elle. J’ai mieux putté en ne prenant aucun trois putts. Je me suis mise plus près des mâts et j’ai signé une carte de 70 (- 2), l’une des meilleures de ma carrière. Elle m’a redonné confiance. Je me suis prouvée que j’étais capable de scorer sous le par. » Requinquée par ce score, elle a affronté le tour suivant avec le même état d’esprit. Ayant retrouvé le plaisir, elle a bouclé son aller à – 3 en plantant un coup de fer 6 à cinquante centimètres du trou au 9.
S’étant crispée sur la fin du parcours, la joueuse de La Valdaine s’est battue pour sauver ses pars en rentrant des putts capitaux aux 15, 16 et surtout au 17 : « J’avais expédié son attaque de green dans un bunker. J’en suis sortie mais, ma balle a roulé à cinq mètres du trou. J’ai enquillé ce putt en descente et les deux du 18 pour rester à – 3 et établir mon meilleur score en compétition au moment le plus important de ma carrière avec dix-huit greens en régulation et aucun bogey. »
En accédant à la 51e place (+ 5), Marie Fourquier venait de réussir l’exploit de se qualifier pour le dernier tour après s’être retrouvée à + 10 après trente-six trous ! « Si quelqu’un m’avait dit ça au soir du deuxième tour, je ne l’aurais pas cru. » Sur cette dynamique, elle pouvait encore espérer grimper dans le top 30 et obtenir une « full » catégorie sur le Ladies European Tour.
À – 3 au départ du 15, cet objectif demeurait accessible. Mais, deux bogeys (15 et 18) l’ont privée de ce bonheur total : « Mais, j’ai encore gagné dix places par rapport à la veille pour finir 41e (364, + 4) assortie d’une catégorie 9b m’ouvrant les portes d’une dizaine de tournois. Après avoir vécu trois jours en apnée, je pouvais être pleinement satisfaite. Un grand merci à Sébastien sans lequel je n’y serais pas arrivée, à mes partenaires, à tous les membres de La Valdaine pour leur aide m’ayant permis de m’inscrire aux cartes, et à mon entraîneur, Olivier Chabaud. »
Après deux semaines d’un break bien mérité, Marie Fourquier a repris le chemin du practice et les clubs pour se remettre dans le coup. Elle a défini avec son coach les axes de travail pour les semaines à venir : « À la fin du mois, j’irai à Alicante pour une réunion du LET à l’attention des rookies. Je suis motivée à 200%. Je sais que le plus dur commence. Mon ambition est de conserver ma carte. »
Mais, que de chemin parcouru depuis son premier Grand Prix il y a deux ans. Marie Fourquier n’a pas fini de nous étonner.