La plus belle victoire de la jeune carrière de Nicolas Manifacier
Doral-Publix Junior Golf Classic au Doral Golf Resort and Spa (du 21 au 23 décembre 2011)
Au lendemain de la plus belle victoire de sa jeune carrière de golfeur (il ne joue que depuis cinq ans), les préoccupations de Nicolas Manifacier ce matin étaient plutôt d’ordre « logistique » : changer d’hôtel, modifier son billet d’avion pour le retour en France et surtout trouver une laverie afin de nettoyer ses polos, bermudas et autres avant d’arriver au Biltmore Golf Club pour sa première participation à l’Orange Bowl.
En effet, après son succès au Doral, le pensionnaire du Pôle France Boys s’est vu attribuer une invitation pour aller disputer le Junior Orange Bowl International Golf Championship (du 27 au 30) aux côtés de trois autres Français : Kenny Subregis (Paris CC), Pierre Tillement (Paris CC) et Mathieu Decottignies-Lafon (Saint-Saens), vainqueur de la qualification. Pas le temps de savourer ni de fêter la victoire avec ses potes, le voilà donc reparti pour un nouveau tournoi, le quotidien des golfeurs de haut-niveau. Il a pris cependant quelques minutes pour revenir sur sa dernière partie et le play-off qui l’a opposé à son ami et partenaire d’entraînement, Julien de Poyen (Cannes-Mougins).
« Je n’avais jamais aussi bien taper la balle de ma vie, reconnaît-il. J’étais sur un petit nuage et mon birdie au 1 m’a mis encore plus en confiance. J’ai concédé mon premier bogey au 6 puis j’ai enchaîné par un birdie au 8, un bogey au 9 et deux nouveaux birdies au 10 et au 11. » Le nouveau joueur de Cannes-Mougins s’est retrouvé à deux sous le par et en tête sans le savoir puisque le leader, le belge Thomas Detry (77), avait rétrogradé.
« Au départ du 17, j’ai drivé à gauche dans un bunker, poursuit « Nico ». J’ai sans doute été un peu gourmand sur l’attaque de green car ma balle a touché la lèvre du bunker. Il me restait alors 140 m pour le drapeau. Et là, j’ai senti la pression me gagner. J’ai un peu paniqué et mon coup de fer 7, une erreur de club car il y avait pas mal de vent de face, est tombé dans le bunker de green. » Une sortie et deux putts lui ont coûté un double et de revenir dans le par pour la journée : « Heureusement qu’un solide par au 18 m’a sauvé la mise. » Julien de Poyen (71, – 1 avec un eagle, un birdie et deux bogeys) l’ayant rejoint en tête, les deux Provençaux ont eu recours à un play-off pour se départager.
Après deux bonnes mises en jeu, le deuxième coup de Julien s’est arrêté dans le rough à gauche du green à un mètre d’un obstacle d’eau : « J’ai voulu assurer mon coup de fer un peu trop à droite et ma balle a également fini dans le rough », explique Nicolas Manifacier.
« J’avais un chip en montée, précise Julien. Le lie de la balle était peut-être trop bon, toujours est-il que la tête de club est passée dessous. J’ai dû rejouer un chip pour sauver le par mais la balle n’est pas tombée dans le trou. » Encore fallait-il que son adversaire enquille son putt de moins d’un mètre pour le par : « Avec la pression, il m’a paru très long ce putt mais je l’ai mis », confie Nicolas.
Avoir remporté le Doral devrait lui permettre d’être retenu en équipe de France pour la rencontre face à l’Espagne en février à Pau, de participer aux Internationaux du Portugal et d’intéresser pas mal de coaches universitaires américains qui, du reste, se sont déjà manifestés auprès de Cyril Gouyon, le responsable du Pôle France Boys.
« Et ça, c’est génial » lance Nicolas Manifacier qui, comme de nombreux jeunes golfeurs français, envisage d’intégrer une université américaine après avoir obtenu son baccalauréat. S’il continue sur sa lancée, il ne devrait avoir que l’embarras du choix.