Paul Barjon, le British avant des vacances en Nouvelle-Calédonie
Arrivé il y a trois ans au Pôle France Espoirs après avoir vécu pendant quatorze ans à Dumbéa à Nouvelle-Calédonie, Paul Barjon vient d’offrir un beau cadeau à Marie pour la fête des mères : une première grande victoire internationale.
Depuis quelques semaines déjà, « Paulo » obtenait de bons résultats. Durant celle précédant le Scottish Open Amateur Stroke-Play Championship, il s’était classé quatrième de la coupe Murat, après une quatrième place au Lytham Trophy en Irlande et la première à la qualification des Internationaux d’Italie.
Son succès sur le parcours de Kilmarnock en Écosse n’a pas surpris Renaud Gris, l’entraîneur de l’équipe de France masculine : « Ça faisait un moment qu’il tournait autour, indique-t-il. Il a très bien géré son tournoi et notamment le dernier tour. Il a bien joué stratégiquement dans le vent puis a mis un coup d’accélérateur sur la fin. Il a effectué peu de fautes (un seul double, onze bogeys et vingt-trois birdies en quatre tours). »
Paul Barjon est donc devenu dimanche le troisième Français à remporter cette épreuve prestigieuse après François Illouz en 1989 à Blairgowrie et Romain Wattel en 2009 à Glasgow Gailes.
« Je n’ai pas eu l’impression d’être beaucoup plus performant qu’à la Murat ou au Lytham, commente-t-il. Peut-être un poil meilleur sur le petit jeu. Ça s’est bien goupillé. Je n’ai pas commis trop d’erreurs. »
Connaissant le parcours écossais depuis le stage organisé par Renaud Gris et Christophe Pottier, Paul avait pu imaginer une stratégie bien avant les dernières reconnaissances : « Je remercie la Fédération de m’avoir convié à ce rassemblement, poursuit-il. D’ailleurs, Clément Bérardo et Antoine Schwartz se sont bien comportés également sur ce links. Je n’ai pas changé de plan durant les quatre jours. Il me fallait éviter les bunkers de fairway et ne pas être trop offensif pour passer le cut. J’ai plutôt bien drivé et mon feu de fers a été bon. Le putting de loin a été rendu délicat par le vent et les pentes des greens. Mais j’ai eu un bon pourcentage à 2m et je n’ai pas raté de putts importants. »
Grâce à l’entraînement physique accompli cet hiver en compagnie de Bastien Mélani, il a terminé très fort avec un score de 32 sur les neuf derniers trous : « J’ai pu me livrer à fond jusqu’au bout sans être fatigué ni rien lâcher, reconnaît-il. Je n’en avais pas été capable en début de saison au Portugal. Cette fois, j’ai scoré trois fois sous le par et une fois dans le par (3e tour). Je suis vraiment content. »
Cette victoire, il la doit également à tous les efforts consentis cet hiver, souvent seul, à Terre Blanche : « Nous disposons d’une structure d’entraînement unique. J’ai énormément progressé au driving. Étant en confiance, j’utilise plus souvent mon driver au départ. Je suis aussi plus régulier au wedging et au chipping. Maintenant, il faut que je me focalise sur le putting. Avant le British, je vais insister sur ce secteur du jeu. »
Car son prochain grand rendez-vous est pour dans moins de quinze jours avec le British Amateur sur les parcours du Glasgow Gailes et de Royal Troon, tout proches de Kilmarnock où il vient de s’imposer : « Mon objectif est de figurer dans les soixante-quatre qualifiés pour les match-play. Après, on verra », conclut-il.
Ensuite, il retournera chez lui, en Nouvelle-Calédonie, retrouver ses parents et amis d’enfance afin de savourer des vacances bien méritées avant d’entamer une nouvelle tranche de vie, aux États-Unis, celle-là. Il rejoindra la Texas Christian University à la mi-août en compagnie de son ami Julien Brun. Décidément, Bill Montigel, le head-coach de TCU, se trompe rarement dans son recrutement. Il a perdu Johan de Beer mais récupérera Paul Barjon, un Caldoche de Dumbéa.