Alexandra Vilatte professionnelle pour le plaisir avant tout
Comment font-elle les golfeuses pour mener à bien tout ce qu’elles entreprennent ? Sans doute parce que leur maturité, leur rigueur, leur organisation et leur bon sens constituent les piliers de leur réussite. Celle d’Alexandra Vilatte suscite l’admiration. Diplômée de la faculté de Pharmacie de Chatenay-Malabry en juin dernier, l’ancienne n°1 européenne amateur (en 2005) a décroché sa carte d’accès au Ladies European Tour, il y a quelques jours, à La Manga.
Seizième à l’issue des cinq tours de la finale des qualifications avec un total de 364 (+ 3), la joueuse du Racing Club de France rejoindra, dès le mois de mars à l’occasion de la Lalla Meryem Cup à Agadir, ses amies Anne-Lise Caudal, Joanna Klatten et la vingtaine de Françaises évoluant sur le circuit professionnel en Europe.
Alexandra Vilatte s’est offert un beau cadeau d’anniversaire mais elle a dû s’employer pendant cinq jours pour ne pas le voir lui échapper et pouvoir pleinement le savourer.
Bien partie (2e après deux tours à – 6), elle n’est plus parvenue à scorer sous le par lors des trois derniers tours : « J’ai joué le troisième sur le parcours Nord que je n’appréciais pas vraiment, précise-t-elle. Le vent s’est levé et la partie ne s’est pas bien goupillée. Elle a duré plus de cinq heures et je n’ai pas eu de réussite. J’ai concédé deux doubles idiots. J’ai fini épuisée mentalement. Sur les trois derniers trous, je ne voyais plus la balle. » Son 76 (+ 5) lui a coûté quelques places. Rien de préoccupant cependant.
Le lendemain, malgré un triple, « Alex » s’est accrochée pour signer une carte de 75 (+ 2) : « Je me suis retrouvée dixième avec cinq points d’avance sur la trentième, ajoute-t-elle. Préférant regarder plutôt vers le haut que vers le bas, j’ai visé le Top 10. »
Déjà fatiguée, Alexandra Vilatte a été rattrapée par la pression au départ du capital dernier tour, celui sur lequel les joueuses peuvent perdre tout le bénéfice des quatre jours précédents.
« J’étais très tendue, reconnaît-elle. Durant les neuf premiers trous, je marchais vite, je tapais vite. Rachid, mon cadet, a essayé de me calmer et j’ai bouclé l’aller à + 3. » Le tournant de la partie s’est produit au 11 : « Ce par 4 m’impressionnait avec ses obstacles d’eau et j’ai réussi un birdie qui m’a relancée. » Un autre birdie a suivi au 12 et Alexandra a géré son score jusqu’au bout : « À partir du 15, j’ai senti que c’était bon. Je regrette de ne pas avoir boîté mon coup de wegde au 18. La balle a effleuré le trou sans tomber et, derrière, je n’ai pas enquillé le putt. Dommage. »
Soulagée et très heureuse d’avoir atteint cet objectif, Alexandra Vilatte veut aller vite désormais : « À mon âge (29 ans), le temps presse. Je ne sais pas trop ce qui m’attend. Mais si ça me plaît et que je m’en sors financièrement, j’ai l’intention de tout donner, de m’entraîner à fond avec Laurent Debrousse, pour la préparation physique, et Dominique Larretche, pour la technique. »
Sans tarder, elle s’est mise en quête de partenaires : « J’ai deux ou trois contacts avec des équipementiers et le groupe PHR m’a assurée de son aide. Les contacts sont désormais plus faciles depuis que j’ai acquis le statut de professionnelle. »
Pour sa première saison sur le Ladies European Tour, Alexandra Vilatte ambitionne de conserver sa carte. Pour y parvenir, elle devra se classer parmi les quatre-vingts premières de l’ordre du mérite. Ce nouveau challenge, elle l’aborde l’esprit tranquille, en ayant déjà assuré sa reconversion. Professionnelle de golf, oui. Pour quelques années peut-être mais surtout pour le plaisir.