Préparation mentale : contrôler la balle ou les émotions ?

Depuis ses premières interventions en 2002 au Pôle de Montpellier, Jean Fournier a vu passer de multiples promotions de golfeurs par les structures fédérales. Certains d’entre eux ont vite intégré la préparation mentale à leur entraînement, au même titre que les sorties de bunker ou le driving. D’autres se sont montrés plus réticents : « Jamais opposés, précise ce chercheur à l’Insep, docteur en Psychologie du Sport et maître de conférence à l’Université Paris X. Et quand ceux qui l’ont associée à leur travail, réussissent, alors, les autres s’y mettent. »

Jean Fournier réglant les écouteurs que les Boys ont porté pendant la séance d'endurance mentale.

Chargé de différentes missions auprès de la Fédération française de Golf (mais aussi de quelques autres selon les olympiades), Jean Fournier répond aux interrogations des pensionnaires des pôles avec des mots compréhensibles par tous et des exemples concrets tirés de ses années d’expérience. Il leur explique en quoi consiste la préparation mentale, comment la travailler, l’utiliser en compétition. Et les jeunes joueurs adhérent de plus en plus à son discours.

«Ils organisent leurs entraînements, se fixent des objectifs et les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre, déterminent un agenda, poursuit Jean Fournier. La préparation mentale requiert les mêmes exigences. »

Mieux vaut donc commencer le plus tôt possible pour acquérir des bases solides  : «La concentration est un élément essentiel dans la pratique du golf de haut niveau. Il convient de l’exercer. A quoi dois-je penser quand je suis à l’adresse ? A contrôler mes émotions ou la trajectoire de ma balle ? Me focaliser sur le contact de balle ou sur le point de chute ? » Autant de questions auxquelles les jeunes golfeurs doivent trouver des réponses pendant leur apprentissage de la préparation mentale qui s’accompagne d’indispensables échanges : « On imagine des exercices. Je me souviens d’un joueur qui redoutait les obstacles d’eau à droite. Il a travaillé sur sa trajectoire en plantant un shaft tout près de sa balle qu’il imaginait être l’obstacle. Il faut également mettre des enjeux à tout exercice. Au cours d’un stage à Saint-Cyprien en hiver, le perdant devait effectuer dix longueurs de piscine dans une eau glacée. Il s’est exécuté jusqu’à ce que le gérant de l’hôtel ne survienne en nous indiquant que l’eau contenait des produits nettoyants, heureusement sans danger. »

Une fois les bases assimilées, le joueur s’attachera à vérifier régulièrement, en compagnie de son entraîneur, les points d’attention (cible, point de chute, trajectoire). Le déroulement de sa carrière déterminera les éléments individualisés et plus complexes à introduire dans sa préparation mentale afin de poursuivre sa progression.

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