Victor Perez apprécie sa nouvelle vie à l’Université de New Mexico
Avec son physique de troisième ligne aile, il aurait pu revêtir le maillot rouge et blanc de Tarbes et fouler la pelouse du stade Maurice Trélut comme son père, son grand-père et son oncle. Mais Victor Perez a préféré jouer au golf et suivre des études de médecine.
Sur les conseils de son entraîneur, Michael Magher, créateur de l’American Golf Academy à Biarritz, il a donc quitté la capitale de la Bigorre en août dernier pour intégrer l’université de New Mexico à Albuquerque : « Concilier les deux en France aurait été impossible, indique le Tarbais. J’aurais dû arrêter le golf pendant les deux premières années de fac et n’aurais pu combler mon retard par la suite. Dès 2010, j’ai donc envoyé une vingtaine de dossiers à des universités. Celle de New Mexico a été l’une des premières à me répondre. Elle dispense une excellente formation en médecine, je n’ai donc pas hésité. »
Victor Perez ne regrette pas son choix. « Le rythme est très soutenu, reconnaît-il. Entre la préparation physique (trois séances par semaine dès 7 h), les cours, les entraînements et les devoirs, on dispose de peu de temps pour nous, même si, en progressant en anglais, j’en ai gagné un peu dans la rédaction de mes devoirs. » Tous les « freshmen » le constatent, la meilleure façon d’accélérer leur intégration consiste à aller au devant des gens : « De parler avec eux car toutes les rencontres sont enrichissantes. C’est une formidable expérience de vie. »
Au cours du premier semestre, il a disputé tous les tournois (5) avec son équipe : « Nous en avons gagné un à Dallas, terminé deux fois deuxième, une fois quatrième et une fois cinquième. Nous sommes classés 25e. Pour ma part, j’ai fini à deux reprises dans le Top 20 mais je manquais encore de repères. Le fait d’éviter la qualification pour le tournoi suivant si nous nous situons dans les vingt premiers du précédent est une source de motivation supplémentaire. »
Le groupe de joueurs, dirigé par Glen Millican, ne compte qu’un Français et un Malaisien, avec lequel Victor partage sa chambre.« Tous les autres sont américains mais le coach est tenté de recruter de plus en plus d’Européens. »
Comme la plupart des autres universités fréquentés par des golfeurs français, New Mexico s’est dotée d’excellentes structures d’entraînement : « Il y a deux très grands chipping-greens, un practice sur herbe de 240 m avec des filets que l’on dispose à sa guise en fonction du travail à accomplir, des boxes avec des caméras. Une dizaine de magnifiques parcours privés sont partenaires de l’université et nous accueillent notamment le Champions Course d’Albuquerque. Selon le tournoi auquel nous allons participer, nous optons pour tel ou tel parcours dont les caractéristiques se rapprochent le plus de celles sur lequel nous disputerons la compétition. L’objectif est, bien évidemment, de nous qualifier pour le tournoi final de la NCAA et de rentrer dans le tableau des match-play. Nous devons continuer à bosser pour ne pas que l’équipe connaisse la même mésaventure que l’an dernier. Rien n’est acquis car toutes les bonnes équipes nourrissent les mêmes ambitions. »
Car au pays de la «gagne», la concurrence est impitoyable : « Ils se foutent de l’esthétique, ils sont à fond dans la performance et le résultat. Chaque point a son importance. Ils ne lâchent rien et croient en eux. Ils sont très disciplinés. En alliant leurs qualités aux nôtres, nous deviendrons plus forts. C’est une super école. »
Le seul bémol, mais de taille pour un natif des Hautes-Pyrénées, c’est la «bouffe» américaine. Aussi, Victor Perez ne s’est pas privé, au cours de ses vacances passées en famille, de se régaler des bons petits plats de sa mère et de sa grand-mère, d’apprécier les spécialités de sa région qui vont tant lui manquer à son retour à Albuquerque.
On ne peut pas tout avoir…