Isabelle Boineau de l’Université d’Arizona au circuit professionnel
Au mois de mai, Isabelle Boineau terminera ses études à l’université d’Arizona avec, en poche, un Bachelor en Business Administration et un Minor en Sports Management. Elle disposera alors de deux mois pour préparer la première cession des cartes du LPGA avec l’espoir de décrocher le précieux sésame du circuit américain en décembre 2012.
En attendant, après avoir passé les fêtes de Noël en famille, la Marseillaise rejoindra demain la Floride pour disputer deux tournois grâce aux invitations qui lui ont été délivrées par la Fédération française. Au Dixie (du 30 décembre au 2 janvier) et au Harder Hall (du 4 au 7 janvier), elle retrouvera Céline Boutier, Shannon Aubert, Alexandra Bonetti et Perrine Delacour.
A son retour à Tucson, Isabelle Boineau accueillera deux nouvelles Françaises dans son université : son amie et ancienne partenaire d’Aix-Marseille, Clémence Abrahamian, et Manon Gidali.
Les deux « freshwomen » vont donc bénéficier de sa précieuse expérience pour s’intégrer plus rapidement à la vie du campus et au sein de l’équipe.
À son arrivée en 2008, « Isa » n’avait pas été reçue dans de telles conditions. Et pour cause, le nombre de Français présents dans les universités américaines se comptait alors sur les doigts d’une main. « Stéphanie Derrey venait de terminer ses études, se souvient la joueuse de Saint-Nom-la-Bretèche. Valentine Derrey avait intégré TCU et Cyril Bouniol., Abilene. Moi, j’ai choisi Arizona pour la qualité de l’enseignement de sa Business School, sa situation géographique permettant de s’entraîner toute l’année, le prestige de cette université ayant été fréquentée par Annika Sorenstam, Lorena Ochoa, Natali Gulbis, Jim Furyk et Ricky Barnes, et la bourse (une année d’études coûte environ 30 000 $). »
En quatre ans, Isabelle Boineau a vécu une aventure humaine et sportive très enrichissante : « J’ai énormément mûri, reconnaît-elle. J’ai découvert petit à petit qui j’étais et ce que je voulais devenir. Je me suis prise en charge. J’ai beaucoup appris au contact des autres, athlètes ou étudiants, que ce soit sur le campus ou en dehors. Je n’ai pas hésité à aller au devant des Américains, à leur parler et je me suis fait de nombreux amis. Ces rencontres m’ont ouvert les yeux sur de multiples choses et ont facilité mon intégration. »
Pourtant, comme pour tous les « fresh(wo)men », tout n’a pas été toujours facile : « Quand j’ai débarqué à Tucson, j’étais n°1 française. Mais, avant le premier tournoi, j’ai dû passer par une qualification puisque nous étions dix et que l’équipe ne compte que cinq joueuses. Je n’ai pas été retenue. J’ai joué avec l’équipe 2. Il faut savoir aussi qu’au terme de la première année, si tes résultats ne répondent pas aux attentes du coach, il te renvoie pour prendre une autre joueuse. »
Très vite, Isabelle a apprécié l’ambiance familiale régnant au sein de l’équipe : « Les filles étaient aux petits soins avec moi et Laura (Myerscough-Ianello), ma coach, un peu comme ma grande sœur. En déplacement, elle s’occupe de tout. Nous logeons dans de grands hôtels et nous jouons sur des parcours fantastiques. » Des conditions de compétition mais aussi d’entraînement, propices à l’épanouissement sportif concrétisé par trois victoires (la Topy Cup au Japon en 2010, le Wilcats Invitational et le Windy City Invitational en 2011).
La première partie de cette saison universitaire n’a pas vraiment réussi à Isabelle Boineau et ses partenaires d’Arizona : « Nous devons nous situer aux alentours de la 15e place. Mais le premier semestre sert surtout à constituer l’équipe et à s’entraîner. A partir de février, le second regroupe tous les gros tournois. » L’arrivée de Manon Gidali (RCF La Boulie) va constituer un renfort appréciable afin de grappiller quelques places au classement. Une manière de terminer en beauté à Arizona pour « Isa » avant d’entamer une nouvelle aventure. Professionnelle, celle-là !