C’était Noël avant l’heure pour les Boys au Doral
Avant de partir aux Etats-Unis avec ses Boys, Cyril Gouyon s’était fixé deux objectifs : la qualification des huit pensionnaires du Pôle France pour le tableau final et l’obtention d’un podium dans les deux catégories (14-15 ans et 16-18 ans) du Doral-Publix Junior Golf Classic.
Les espérances du responsable du Pôle d’Antibes ont été dépassées. Non seulement, tous ont évité la consolante pour la première fois depuis qu’il les accompagne en Floride mais en plus Pierre Mazier (14-15 ans) et Nicolas Manifacier (16-18 ans) ont décroché le titre. Les Boys ont même réussi le doublé dans cette dernière catégorie d’âge puisqu’un play-off a opposé Nicolas Manifacier à Julien de Poyen.
« Je suis vraiment très content, reconnaît Cyril Gouyon. Quel entraîneur ne le serait pas à ma place ? C’était Noël avant l’heure. » Ces magnifiques résultats ont été rendus possibles par le travail entrepris dès la rentrée de septembre mais également durant toute la préparation ayant précédé le Doral : « La qualification du Junior Orange Bowl Golf International Championship nous a servi de répétition générale, poursuit le coach français. Nous avons beaucoup travaillé le petit jeu sur le bermuda grass, vérifié en permanence l’étalonnage des clubs, sans oublier les reconnaissances des parcours du Doral. Ils étaient bien armés pour aborder le tournoi. »
Encore fallait-il le confirmer dans un champ de joueurs de haut niveau, avec des conditions de jeu rendues difficiles par le vent, des positions de drapeau délicates mais aussi et surtout par la présence de très nombreux entraîneurs universitaires américains autour des parties.
La campagne américaine des Boys a été un succès avec deux victoires et une multitude de propositions de la part des coaches universitaires américains.
« Nicolas et Julien (de Poyen) ont été soumis à une pression bien plus forte que lors d’un championnat d’Europe, précise Cyril Gouyon. Ils ont eu jusqu’à dix coaches à quelques mètres derrière eux dans l’axe de jeu, prenant des notes et auxquels ils ne pouvaient rien dire de peur de les froisser. Mentalement, ils ont été très solides. À aucun moment, ou presque, ils n’ont paniqué. Ils ont su gérer les situations. Je sais que tous sont capables de faire mieux encore en s’investissant au quotidien dans la préparation mentale comme nous le leur demandons avec Jean Fournier. Ils commencent à en reconnaître les effets positifs. Cet épisode américain doit donc les inciter à se donner encore plus à fond dans ce secteur, même si les exercices sont parfois désagréables. Ils éviteront ainsi les quelques erreurs survenues à certains d’entre eux comme à Nicolas Manifacier sur le dernier trou de l’Orange Bowl. »
Sur le Gold Course, un parcours très sélectif, sans doute le plus difficile du Doral avec ses greens fermes, ses tombées de drive étroites et un « finishing hole » impressionnant, Pierre Mazier s’est imposé grâce à sa maturité : « Il a pourtant failli tout compromettre le premier jour en concédant un double sur le 18, remarque Cyril Gouyon. Il s’est retrouvé dans le rough, mal placé, à 200 m du green en île. Il a voulu l’attaquer en deux alors qu’il n’avait d’autre choix que de taper devant le green. Finalement, cette faute de débutant l’a rendu plus vigilant et patient lors des deux derniers tours. Elle a été un mal pour un bien. Pierre possède de grandes qualités même si parfois il se montre un peu étourdi. Il me rappelle Julien Brun par certains aspects comme son approche du travail, sa concentration, sa capacité à dépasser l’angoisse engendrée par une mauvaise séance de practice avant un départ. Sa victoire ne m’a pas surpris. »
L’opération séduction des Boys auprès des entraîneurs universitaires américains a, également, très bien fonctionné. Cyril Gouyon a été souvent sollicité par ses collègues en quête de renseignements sur quelques-uns de ses Boys, Manifacier et De Poyen en tête.
« Je suis déçu pour Julien Marot, indique le responsable du Pôle. C’est un gamin formidable mais il a pris une grosse claque en étant devancé par Mathieu Decottignies-Lafon à la qualification de l’Orange Bowl. Après, il s’est mis une trop grosse pression sur les épaules en n’ayant que la victoire en tête au Doral. Cependant, il sait que d’autres occasions de s’illustrer se présenteront tout au long de la saison à venir. »
Dans deux semaines, les seize « moins de 18 ans » ayant participé au stage de Vidauban en novembre se retrouveront sur ce golf pour y subir les mêmes tests pendant deux jours. Dès le lendemain, Cyril Gouyon et Cédric Menut communiqueront la liste des douze joueurs retenus pour la rencontre France – Espagne à Pau (11 et 12 février) qui ouvrira le calendrier international en 2012.
