Un nouveau départ pour Julien Brun
Ein Bay Open au Sokhna Golf Club (du 14 au 16 février 2017)
Vainqueur de neuf tournois universitaires sous les couleurs de TCU et de quelques autres, nommé à trois reprises dans la First Team All America, finaliste du Ben Hogan Award, deux fois sélectionné au sein de l’équipe européenne de Palmer Cup, n°4 mondial et n°1 français pendant plusieurs saisons, un tel palmarès paraissait destiner Julien Brun à une brillante carrière aux Etats-Unis, « le pays où tout se passe en golf », comme il aime à le répéter.
Même l’illustre David Leadbetter avait décelé chez lui toutes les qualités requises pour évoluer sur le plus grand circuit de la planète.
Quelques jours après sa dernière participation à la finale NCAA avec les « Horned Frogs », l’Antibois avait remporté l’une des qualifications du Mackenzie Tour et avait ainsi accédé au circuit canadien. Mais, en golf, rien n’est jamais acquis.
Trente-cinquième à l’issue de sa première saison professionnelle en 2015, il a perdu sa carte au terme de la suivante marquée par quatre cuts ratés d’un coup. Deux de moins auraient sans doute suffi à conserver son droit de jeu : « Tout va très vite dans ce sport, déclare Julien. Ce fut dur à vivre car il n’y avait pas grand-chose à quoi se raccrocher. Mais, une telle période m’a appris à mieux me connaître, à gérer les moments difficiles. Cette mauvaise passe me servira dans le futur. J’ai commis des erreurs que je ne renouvellerai pas. C’est peut-être un mal pour un bien. Ca prendra un peu plus de temps que prévu mais, l’important est d’y arriver, au final. »
Après cet échec sur le Mackenzie Tour, Julien Brun a dû prendre rapidement des décisions importantes engageant son proche avenir : « Je n’avais pas prévu de disputer les PQ1 européennes, explique-t-il. Je me suis inscrit au dernier moment. Puis, après les avoir réussies, je me suis scratché au stage 1 des cartes américaines. »
Des retrouvailles avec Cyril Gouyon et Jean Fournier
Il lui a fallu aussi constituer une structure autour de lui. Il s’est entouré de personnes avec lesquelles il avait déjà travaillé : Cyril Gouyon, son entraîneur entre 2006 et 2010 aux Pôle Espoirs et Pôle France Boys, Jean Fournier, le préparateur mental, un préparateur physique et un kiné : « Cyril m’a bien aidé et conseillé dans mes choix. »
Après avoir difficilement décroché une « full » catégorie sur le Alps Tour, Julien Brun a pu alors entamer un gros travail technique de remise à niveau s’accompagnant de nombreux changements, tout en multipliant les séances de préparation physique et les entretiens avec Jean Fournier pour bosser mentalement.
« Ce fonctionnement en équipe a été efficace car nous avons gagné du temps« , assure l’Azuréen. Tout au long de sa préparation hivernale, le joueur de Cannes Mougins n’a pas ménagé ses efforts dans tous les domaines et accumulé les parties d’entraînement sur divers parcours de la Côte d’Azur.
Peu de temps avant le tournoi d’ouverture du Alps Tour en Egypte, il a pu tester son jeu avec une carte en poche en participant à un Pro-Am sur trois tours à Mandelieu. Il s’est classé deuxième avec un score de 206 (- 7) : « Il m’a donné l’opportunité de voir où j’en étais et de constater que mon putting n’était pas au point. Nous avons procédé à des modifications avec Cyril qui m’ont bien aidé en Egypte. »
Cette performance l’a conforté dans ses choix et lui a donné la confiance nécessaire pour aborder le Ein Bay Open. Auteur de la meilleure carte (64) du premier tour (et du tournoi), Julien Brun est demeuré en tête jusqu’au bout et a remporté ce tournoi avec un score total de 203 (- 13). Une victoire aux allures de renaissance : « Après la période que je venais de vivre, elle n’en est que plus belle, assure-t-il. Elle valide notre méthode de travail et toute la préparation effectuée cet hiver. Ça fait plaisir. »
Cyril Gouyon : « Un scénario de rêve »
Très vite informé du succès de son nouvel élève, Cyril Gouyon n’a pas caché sa satisfaction : « C’est un scénario de rêve pour lui redonner confiance, déclare l’entraîneur du Pôle Espoirs. Il a parfaitement su gérer la pression du dernier tour dans le vent. Il aime bien jouer dans ces conditions et il a sans doute été moins gêné que certains de ses adversaires. Face à une concurrence de haut niveau, il savait qu’il devait sortir un gros score pour prétendre bien figurer. Il y est parvenu d’entrée avec son 64. Sur le Alps Tour, comme sur tous les autres circuits, un podium n’est pas envisageable sans ce type de carte. »
Cyril Gouyon attend une autre performance de ce type dès le Red Sea Little Venice Open qui débutera lundi au Sokhna Golf Club : « L’objectif est de confirmer qu’il est sur la bonne voie en conservant tout ce qui a été positif cette semaine et en améliorant le reste, poursuit le coach. Une nouvelle bonne place démontrerait que c’est le cas. »
Après ces deux tournois en Egypte, Julien Brun disposera de trois semaines pour préparer la suite d’une saison qui ne pouvait pas mieux débuter pour lui.