Justine Dreher et Hubert Tisserand au bout du suspense !
Coupe Yves Caillol au Golf club d’Aix-Marseille (du 30 ai au 1er juin 2014)
Au petit concours de pronostics initié par Pierre Sansonetti, seuls Jules Mathias et Louise Gateau-Chovelon avaient désigné Justine Dreher et Hubert Tisserand, vainqueurs de la 39e coupe Yves Caillol.
Une sacrée clairvoyance car ni l’un ni l’autre n’occupaient la première place à l’issue des deux premiers tours. Justine Dreher (150) comptait cinq coups de retard sur Louise Gateau-Chovelon (145) ce matin au départ. Et, pendant que derrière elle, les trois joueuses de la dernière partie (Louise Gateau-Chovelon, Emma Ambroise et Marion Benzekri) se livraient une grosse bataille, les deux premières prenant la tête à tour de rôle, la joueuse de St-Nom, bien aidée par son jeune cadet Toméo, a comblé son retard.
Passée en 36 à l’aller avec un birdie (au 2) et un bogey (au 8), elle a réussi un birdie au 10 avec un putt de cinq mètres et concédé un bogey au 11 à cause d’un trois putts. Sa puissance lui a permis d’atteindre le green du par 5 du 13 en deux à la suite d’un bon bois 3. À quatre mètres du trou, elle a enquillé le putt pour eagle (- 2).
Ne cherchant pas à attaquer les drapeaux systématiquement, elle a tapé un gros drive au 18 puis expédié son coup de rescue à cinq mètres du drapeau. Son deuxième putt lui a offert un ultime birdie, celui de la victoire et du meilleur score de la journée. Mais, l’étudiante de South Carolina l’ignorait encore lors de son passage au recording. Car, derrière, Emma Ambroise et Louise Gateau-Chovelon étaient toujours au coude à coude. Un birdie au 13 de la joueuse de Terre Blanche venait de remettre les deux joueuses à égalité. Puis, la Racingwoman a repris l’avantage au 15 lorsque son adversaire a concédé un double après une mise en jeu dans les genêts et un coup de fer 6 dans un obstacle à droite du green : « Ce double m’a vraiment fait mal, reconnaît-elle. J’ai été gênée par un spectateur au départ et j’ai embarqué mon drive à gauche. J’ai dû dropper ma balle entrée dans des genêts. De là, j’ai tapé un coup en push. J’ai évité le pire en enchaînant un chip – putt pour double. »
Ce même trou a coûté un double à Marion Benzekri. Ces deux erreurs ont profité à Louise Gateau-Chovelon, de nouveau leader. Mais, en golf, rien n’est jamais terminé tant que le dernier putt n’est pas tombé. Sur le par 3 du 16, la Parisienne a expédié sa mise en jeu dans un bunker de green et Emma Ambroise a déposé son coup de rescue à 2,5m. Une sortie trop courte a obligé Louise à un chip qui n’a pas parcouru la distance voulue en lui laissant un long putt qu’elle n’a pas rentré. Ce double a changé, une nouvelle fois, le classement puisque Emma Ambroise repassait devant pour un coup.
Après un bon par sauvé au 17, la Messine s’est créé une dernière occasion de birdie au 18 à quatre mètres. En le rentrant, elle aurait disputé un play-off avec Justine Dreher ce qu’elle ignorait. Sa balle est passée au-dessous du trou. Son 74 l’a laissée à un coup derrière la joueuse de St-Nom : « Je n’avais pas prévu de venir disputer la coupe Caillol, indique-t-elle. Souffrant du dos et ne jouant pas très bien, je me suis finalement inscrite pour remettre mon jeu à niveau et essayer de me classer dans le top 5 d’autant que je ne connaissais pas le parcours. Cette deuxième place me satisfait donc. »
Attendant sagement en compagnie de ses parents l’arrivée de la dernière partie, Justine Dreher a appris qu’elle était la nouvelle lauréate de ce Grand Prix : « Rentrée en début de semaine des Etats-Unis, j’ai joué cette compétition pour trois raisons, explique l’Azuréenne. D’abord pour m’habituer à mon nouveau putter. Je ne souhaitais pas participer à de grands tournois internationaux sans l’avoir tester auparavant. Martial Ducler m’a donné quelques conseils sur le putting-green hier qui m’ont été très utiles. Ensuite, c’était une occasion de revoir mes copains et copines car j’ai rarement l’occasion de m’aligner au départ de Grands Prix dans la région. Et la troisième, de me remettre rapidement du décalage horaire en étant la plus active possible et en me forçant à me coucher et à me lever tôt. Si je peux, je reviendrai l’année prochaine car l’ambiance est très sympa. »
Louise Gateau-Chovelon (76) s’est finalement classée quatrième : « Ce n’est jamais facile de gérer une avance d’un coup, commente-t-elle. Mes deux doubles m’ont été fatals et mon chipping ne m’a pas aidée. Ce premier tournoi en France m’a donné l’opportunité de me réhabituer à l’herbe. »
Tenante du titre, Marion Benzekri lui a soufflé la troisième au départage sur la dernière carte grâce à un chip « boîté » au 18 pour un birdie et un 73 : « J’ai concédé un double stupide au 15, regrette-t-elle. J’ai connu pas mal de problème avec mon jeu de fers au cours des deux premiers tours mais, aujourd’hui, c’était mieux. Je suis contente de finir troisième. Et maintenant, place aux révisions. »
Demain, l’Aixoise les entamera par un TP de Physique.
Depuis sa septième place aux Internationaux du Portugal l’an dernier, Hubert Tisserand avait traversé une longue période difficile durant laquelle il s’était posé beaucoup de questions et même pris la tête. Arrivé à Aix-en-Provence en « mode cool », comme dit le Lyonnais, il a renoué avec la victoire.
Et pourtant, c’était loin d’être gagné car, après neuf trous ponctués par deux bogeys, il n’imaginait sans doute pas revenir sur les hommes de tête, Anthony Renard et Robin Roussel, Nicolas Platret, le leader, étant rentré dans le rang à cause d’un grand jeu défaillant.
Un peu loin des drapeaux sur ses onze premiers trous, Hubert Tisserand a commencé à glisser quelques longs putts qui l’ont relancé. À commencer par celui de huit mètres au 12 avec une bosse à franchir. Sur le par 5 suivant, il a putté pour eagle et obtenu un birdie pour remettre son compteur à zéro. Un mauvais chip au 14 lui a valu un bogey (+ 1). Mais, sur le trou d’après, il a planté son coup de 58° donné puis rentré un putt de six mètres au 17 (- 1) avant de conclure par un birdie à la faveur d’un excellent chip depuis le rough suivi d’un putt : « Ça fait plaisir, admet-il. J’ai très bien putté sur la fin. J’ai enquillé quelques longs putts importants. Cette victoire va me donner confiance pour la suite de la saison. »
Pendant de longues minutes, Anthony Renard a bien cru que son score de 69 et son total de 214 seraient suffisants pour l’emporter. Mais, au final, Hubert Tisserand lui a soufflé la victoire pour un coup : « Je suis passé en 32 à l’aller avec deux birdies et un eagle au 8 comme la veille, déclare-t-il. Mais, j’ai loupé deux putts d’un mètre au 13 et au 16 pour sauver mes pars et perdu le tournoi sur ces deux trous. Je suis satisfait de ma deuxième place car je suis malade depuis quatre jours. J’ai très mal dormi et c’est plutôt bien de n’échouer qu’à une longueur du vainqueur. »
Robin Roussel, son partenaire de club à Ozoir-la-Ferrière, complète le podium avec le même score total que lui (214). Dans le par à l’aller avec un birdie au 3 et un bogey au 4 sans oublier deux sauvetages un peu chanceux au 8 et au 9, il a réalisé deux nouveaux birdies sur les par 5 du retour : « J’ai bien joué mais pas assez bien putté pour prétendre m’imposer, affirme-t-il. je n’étais pas assez près des drapeaux et le plus long putt pour birdie que j’ai enquillé mesurait moins de deux mètres. C’est dommage mais ce fut une belle bagarre avec Hubert tout au long de la partie sur cet excellent parcours d’Aix-Marseille. »
Comme Louise Gateau-Chovelon, Nicolas Platret n’est pas parvenu à conserver la première place qu’il occupait depuis vendredi : « Je n’ai pu compter que sur mon putting (28 putts) et mon wedging pour me sauver aujourd’hui. J’ai trop regardé mes adversaires. C’est bien fait pour moi. Je saurai comment m’y prendre la prochaine fois. En fait, je me suis libéré à six trous de la fin quand tout était perdu. »
L’an prochain, la coupe Yves Caillol fêtera son quarantième anniversaire. Tous les dirigeants d’Aix-Marseille comptent bien accueillir un champ de joueurs et joueuses encore plus relevé pour le fêter dignement et revivre les mêmes émotions.
Les résultats