Comment les « fresh(wo)men » occupent-ils la période sans tournois ?
Au mois d’août, ils ont débarqué dans leur université américaine avec leur sac de golf, leurs bagages et une énorme envie de mener à bien cette expérience. En quelques jours, il leur a fallu s’exprimer en anglais, suivre leurs cours, leurs entraînements, participer aux qualifications, puis aux tournois, un rythme auquel tous les « fresh(wo)men » ne sont pas parvenus à s’adapter. Leurs résultats en compétition le démontrent.
Au terme de ces trois premiers mois d’immersion totale aux États-Unis et de la période de tournois, certains d’entre eux ont accepté de nous confier leurs sentiments et nous expliquer à quoi ils occupaient leur temps lorsqu’ils ne disputaient pas de tournois.
Plâtré pendant quinze jours à la suite d’une blessure au poignet survenue lors de l’Isleworth Collegiate Invitational, Julien Brun (Texas Christian University) a dû abandonner les clubs après un excellent début de saison (une victoire, une 3e place, une 5e et une 10e) : « N’ayant pu m’entraîner pendant près d’un mois, j’ai beaucoup travaillé physiquement, explique-t-il. Quand je pourrai à nouveau taper des balles, l’objectif sera d’être prêt pour la reprise en février avec, au programme, un gros tournoi à Hawaï en présence de très bonnes équipes, suivi de huit autres. J’aime ma fac (TCU). Elle est belle, dotée de super-installations, notamment pour le golf. Mon coach est très bien. Il nous laisse libre de faire ce que l’on veut et ça me convient. Il y a peu d’heures de cours et donc nous disposons de temps pour nous entraîner. Mais les journées restent très chargées avec les devoirs à faire. C’est un bon apprentissage pour ce qui nous attend dans le monde professionnel. Nous jouons sur de magnifiques golfs, contre les meilleurs amateurs mondiaux. C’est très enrichissant et ce que je recherchais après mes années en Europe. »
Comme Julien Brun, Stan Gautier (Arizona State) reprendra la compétition à Hawaï : « C’est l’un des plus gros tournois de l’année, précise-t-il. Depuis notre dernière compétition, nous avons axé notre entraînement sur la musculation à raison de trois séances par semaine programmées à 6 heures du matin. Dur, dur. Le vendredi après-midi, nous effectuons deux heures de petit jeu. Et, en dehors de ces rendez-vous, nous nous entraînons quand nous voulons. Le coach souhaite quand même que nous jouions deux parcours par semaine sans nous y obliger. »
Inès Lescudier ne semble pas satisfaite de son université (Tulane) à la Nouvelle-Orléans puisqu’elle envisage d’en changer. En attendant, elle consacre cette période sans compétitions aux révisions de ses examens prévus la semaine prochaine : « Nous avons moins d’entraînements obligatoires, explique-t-elle. Nous travaillons davantage physiquement mais je n’ai que deux heures de leçon individuelle avec mon coach. Pour le reste, nous gérons notre temps comme nous le désirons. »
Même programme pour Laure Castelain à Florida State : « L’accent est mis sur la préparation physique, confirme-t-elle. Mais nous perfectionnons la technique du swing à l’aide de la vidéo. Ces semaines sont également mises à profit pour améliorer nos lacunes et aussi nos points forts. »
Marion Duvernay, Julie Aimé et Joël Stalter vivent aux USA depuis l’année dernière. Dans leur université respective (Tennessee Chattanooga, Texas Lamar et California), leur planning ne diffère pas de ceux des « fresh(wo)men ».
« Pour ma part, indique Marion Duvernay, je m’entraîne comme je veux et quand je veux. Chaque jour, nous devons cependant jouer sur un golf désigné. Nous n’avons pas encore commencé la préparation physique car la coach ne souhaite pas que nous démarrions trop tôt. Jusqu’à la fin du mois de février, ça risque de faire un peu long. Toutes les filles de l’équipe s’entraînent ensemble. Quant à moi, il m’est impossible de poser les clubs plus de trois jours consécutifs. »
Julie Aimé accorde plus de temps aux révisions des examens de fin de semestre : « Ils se dérouleront entre le 8 et le 15 décembre. Mais je m’entraîne aussi pour aborder la reprise en forme. »
Révisions et condition physique pour Joël Stalter à Berkeley : « Trois séances par semaine. Je continue à taper des balles mais à un rythme moins soutenu que pendant la saison de tournois. Cette période permet aussi de relâcher la pression qui est omniprésente pendant le reste de l’année. »
Dispersés sur tout le territoire américain, une bonne dizaine d’autres « fresh(wo)men » s’apprêtent à passer leurs examens avant de rentrer au pays pour les fêtes de fin d’année.