Paul Barjon s’est fixé de gros objectifs pour les mois à venir
Troisième de la qualification et seul Français à avoir atteint les huitièmes de finale (battu au 18 par l’Irlandais du Nord Allan Dunbar, le futur vainqueur) l’an dernier sur le parcours du Royal Troon, Paul Barjon devra défendre pas mal de points la semaine prochaine au Royal Cinque Ports and Prince’s à l’occasion de la 118e édition du « The Amateur Championship ».
Comme les deux cent quatre-vingt-sept autres joueurs engagés dans le plus prestigieux des tournois amateurs, l’homme de Dumbéa sait que le plus difficile sera de passer le cut. Aussi a-t-il profité au maximum de la journée d’entraînement programmée mercredi à Terre Blanche pour revoir tous les secteurs de son jeu, se remémorer les bons repères et clés susceptibles de l’aider à atteindre ses prochains objectifs au premier rang desquels figure une participation à l’US Amateur, l’autre grand rendez-vous de la saison amateur.
« Pour y parvenir, il faut que je réintègre le top 50 mondial (104e cette semaine) », précise-t-il. Paul possède toutes les qualités pour y arriver car il a progressé, mûri, s’est endurci également, au contact des meilleurs mondiaux qu’il a côtoyés tout au long de l’année universitaire.
Ayant rejoint Julien Brun au sein de l’équipe de la Texas Christian University à Forth Worth en août dernier, il a, comme tous les « freshmen », éprouvé des difficultés d’adaptation au rythme très soutenu de l’emploi du temps des golfeurs-étudiants : « Surtout que je n’avais pas suivi de cours durant l’année précédente, indique-t-il. De plus, après quelques semaines, nous sommes rentrés en France pour jouer l’Open de Toulouse puis le championnat du monde par équipes en Turquie. Quand je suis revenu à TCU, il m’a fallu rattraper tous les cours manqués. Ce fut vraiment dur car on est toujours à la bourre, sous pression. C’est fatigant. Mais, on apprend à gérer tout ça, à planifier le travail et à faire la part des choses. Ça demande un gros investissement. »
D’ailleurs, lors des deux seuls tournois auxquels TCU a participé au cours de la « fall season », Paul n’a pas été performant. « J’ai eu des problèmes de petit jeu qui m’ont pénalisé », confie-t-il.
Pour les vacances de Noël, il s’est rendu en Nouvelle-Calédonie où il n’avait plus mis les pieds depuis dix-huit mois et, inutile de préciser, qu’il ne s’est pas beaucoup entraîné sous le soleil.
En revanche, à son retour au Texas, il lui a fallu « camper » au practice : « Les premières compétitions ont été difficiles dans tous les compartiments du jeu. Heureusement, Renaud (Gris) est venu à San Diego où nous avons bien bossé. »
Peu de temps après, le beau « Paulo » (il jouit d’une grosse cote auprès des Américaines) a remporté l’US Intercollegiate à Stanford avec des cartes de 66, 66 et 67, devançant Patrick Rodgers, l’ancien n°2 mondial : « J’ai bien joué grâce au travail effectué avec Renaud sur le grand jeu, confirme-t-il. Il m’a demandé de me calmer, d’arrêter de taper le driver partout, d’abandonner un peu le mode US trop offensif car il me coûtait des points. J’ai mené tout le long. Partageant mes parties à Rodgers, elles ont tourné au match-play sur les vingt-sept derniers trous. Je suis resté devant grâce à mon putting. »
Mais, au cours de cette compétition, une douleur est apparue à la main gauche. Il a dû poser les clubs pendant un mois et demi loupant au passage le Big 12. Paul n’a repris qu’au Regional à Pullman : « Je me suis classé onzième à – 5 ce qui n’était pas mal pour une reprise. Mais, au National à Atlanta, mon grand jeu a été très moyen sur un parcours où il fallait taper fort et droit. »
Paul Barjon se projette déjà sur la prochaine saison universitaire. Fort de son expérience, de sa connaissance des parcours et de ses adversaires, il espère remporter un nouveau tournoi : « En m’entraînant beaucoup et en jouant intelligemment, il y a moyen de gagner », conclut-il.
Pour le plus grand plaisir de Bill Montigel, le coach des deux « frenchies » à TCU, et de toutes ses admiratrices.